2013, c'est au tour des jeunes lecteurs...
2013, c'est au tour des jeunes lecteurs de faire battre leur coeur : lectures et rencontres pour découvrir, se faire plaisir et se retrouver dans les écoles et les bibliothèques de Saint-Paul.
Astèr là
mercredi 9 octobre
à 10h30, médiathèque de Saint-Paul : "Les baobabs amoureux" de Maïwenn Vuittenez, éd. Océan (6-7 ans)
à 15h, bibliothèque du Guillaume : "Iris sans souci" de Amélie Billon-Le Guennec et Coralie Saudo, éd. Epsilon (6-7 ans)
Affichage des articles dont le libellé est coup de coeur 2012. Afficher tous les articles
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jeudi 25 octobre 2012
vendredi 19 octobre 2012
jeudi 11 octobre 2012
Le merle blanc
de Yves Bosquet, édité chez Riveneuve
5 à 7 : 17 octobre
Comment
gagner un match - le grand match, celui de la vie - à l’extérieur
quand rien, a priori, ne fait de vous le favori ? Après
l’épreuve initiatique d’une expatriation du village de Shajiao
pour un ilot indiaocéanique, il n’est plus rien d’impossible aux
Cœur Vaillant Chane-Nam.
Récit
d’une immigration, d’une intégration, d’une réussite, ce
texte raconte le parcours extraordinaire de Raphaël à la tête de
son entreprise « Le Merle Blanc ». Sa victoire est celle
d’un homme qui a su capitaliser la richesse d’une double culture
chinoise et française.
Si
le texte rend compte "techniquement" de l’essor
et de la décroissance d'une d’entreprise, l’auteur se fait aussi
chroniqueur pour nous livrer une page d’histoire contemporaine. Les
acteurs du petit monde socio-économique et politique des années 60
sont passés en revue sans ménagement.
Le
romancier n'est pas loin non plus. Le lecteur appréciera la
rencontre entre Raphaël et Annie, le récit de l'accident de
Raphaël, de l'accueil qui lui est fait à l’hôpital. Il
s’amusera du dilemme Pascalien du curé franco-chinois, porteur
d’une valise dans laquelle « liasse sur liasse, les
billets matelassent tout l’espace ». L’ambivalence des
rapports humains entre la communauté chinoise et créole ne manque
pas d’être finement évoquée.
Belle
chute, pour un déclin… Le Merle Blanc est le roman d'une
vie qui mène... à la calligraphie. Raphaël a trouvé un
biographe pour scénariser sa ligne de vie. Côté cour, la
chronologie des faits et… gestes du Chevalier. Côté jardin, des
morceaux bien choisis de la vie réunionnaise. En fond d’écran les
ombres chinoises d’un style héroïcomique, la poésie et l’humour
d’une écriture malicieuse.
Un
calame peut cacher une plume. L’auteur s’efface tellement devant
son personnage qu’on finirait presque par oublier que le Merle
n’est pas le Chinois, mais un Blanc prénommé Yves dissimulé dans
un BOSQUET.
vendredi 5 octobre 2012
Entre Mer de Chine et Océan Indien
de Edith Wong-Hee-Kam, édité chez Orphie
5 à 7 : 10 octobre
Saint-Paul
de la Réunion, le 1er août 2012
Zazakèl
à Siwlane
Chère
Madame,
Je
finis à l’instant la lecture de votre correspondance avec votre
famille et je mesure combien l’aventure réunionnaise a dû être
éprouvante pour tous ceux qui, comme vous, ont quitté les collines
et les rizières de Meixian dans l’espoir de trouver à la Réunion
une vie meilleure.
Cet
échange épistolaire nous fait voyager, à bord de « L’impératrice
du ciel », sur la Mer de chine, puis dans l’Océan Indien.
Nous revivons les angoisses et les surprises d’une traversée qui
vous arrache lentement mais sûrement de la terre de vos ancêtres.
Vos
lettres nous racontent la Chine et sa spiritualité omniprésente. La
Chine de Mao qui fait la guerre au régime de Chang
Kaï-Chek, la Chine de l’inégalité entre les
garçons et les filles.
Vos
lettres nous décrivent la Réunion des années 30. Sous votre plume,
le regard que les Créoles portent sur les Chinois est inversé. Vous
vous étonnez de la couleur de peau des locaux, de leurs habitudes
vestimentaires, de leurs coutumes religieuses.
Ce
n’est pas sans tiraillement que vous devez vous résoudre à parler
une autre langue, à reporter sur la Vierge Marie votre culte de la
déesse Kwonyim. D’un côté, les ancêtres et la Tradition. De
l’autre, votre attachement à cette île qui voit naître et
grandir vos enfants. Ces courriers qui vont et viennent entre les
deux pays, expriment « l’entre-deux » de vos
sentiments. Vos récits et descriptions témoignent du choc des
cultures, des amours contrariées qui tissent le métissage
réunionnais jusqu’au point de non-retour au pays natal.
Chère
Siwlane, les boutiques ont toujours été un lieu incontournable de
la vie sociale réunionnaise. On les trouve dans les villages les
plus reculés. Les Chinois, nous ne pouvions pas ne pas les
fréquenter, mais ce « commerce » dépassait rarement la
barrière du comptoir. Vos confidences permettent de lire à cœur
ouvert dans le jardin secret de ces immigrants. Merci d’inviter le
lecteur à cette promenade familiale.
jeudi 27 septembre 2012
La révolte des oreilles coupées
de Sudel Fuma, édité chez Historun
5 à 7 : 3 octobre
Sudel
Fuma nous livre ici un texte en 3D. Le roman historique, une synthèse
des données historiques sur la Révolte de 1811 à Saint-Leu, la
copie des documents source. Pourquoi la fiction ? Pour redonner
vie à des fragments d’archives lyophilisés. L’auteur prend le
temps d’éclairer finement le contexte de la révolte de 1811. Il
raconte de façon très réaliste le quotidien de l’esclavage à
Bourbon, ses atrocités, sa barbarie.
Élie, Gereon, Figaro… l’auteur présente un à un les protagonistes de cette tragédie. Ses descriptions et ses récits ne manqueront pas de révolter le lecteur. « La Ravine du trou » signalée aux usagers de la Route des Tamarins prendra désormais à ses yeux une dimension moins exotique. Ce travail permet en tout cas de tordre le cou à quelques clichés bien tenaces selon lequel l’esclavage à Bourbon aurait été plus doux qu’aux Antilles et nos esclaves plus soumis que sous d’autres latitudes.
Ce texte à la gloire d’Élie et de la révolte des esclaves de Saint-Leu n’a pas été écrit en Noir et Blanc. L’auteur nous livre un texte « entre deux couleurs », un texte tout en nuances – de marrons - pour dépeindre les lignes de fragmentation : divisions, ruptures, violences (sexuelles) et trahisons qui travaillent les deux blocs en présence jusqu’à les fissurer. De l’intérieur.
Le maître est blanc mais ses amours sont malgaches. Géréon est noir – de peur - mais ses yeux sont verts et sa filiation fait de lui un « esclave blanc ». Le commandeur a la couleur créole des frères qu’il fouette. Le « makro » a vendu son âme au Colon, une âme grise. Le « Libre de couleur » chasse son semblable pour une maigre prime.
Ce travail rend compte de la complexité d’une société esclavagiste qui n’oppose pas deux groupes unis et homogènes mais des hommes et des femmes qu’une même « Habitation » dans un cadre insulaire commun force à… se rentrer dedans.
Des hommes et des femmes en quête d’une lueur de liberté, d’égalité, de fraternité dans les interstices d’un système pervers qui peut se refermer sur eux comme une trappe… ou un couperet.
Élie, Gereon, Figaro… l’auteur présente un à un les protagonistes de cette tragédie. Ses descriptions et ses récits ne manqueront pas de révolter le lecteur. « La Ravine du trou » signalée aux usagers de la Route des Tamarins prendra désormais à ses yeux une dimension moins exotique. Ce travail permet en tout cas de tordre le cou à quelques clichés bien tenaces selon lequel l’esclavage à Bourbon aurait été plus doux qu’aux Antilles et nos esclaves plus soumis que sous d’autres latitudes.
Ce texte à la gloire d’Élie et de la révolte des esclaves de Saint-Leu n’a pas été écrit en Noir et Blanc. L’auteur nous livre un texte « entre deux couleurs », un texte tout en nuances – de marrons - pour dépeindre les lignes de fragmentation : divisions, ruptures, violences (sexuelles) et trahisons qui travaillent les deux blocs en présence jusqu’à les fissurer. De l’intérieur.
Le maître est blanc mais ses amours sont malgaches. Géréon est noir – de peur - mais ses yeux sont verts et sa filiation fait de lui un « esclave blanc ». Le commandeur a la couleur créole des frères qu’il fouette. Le « makro » a vendu son âme au Colon, une âme grise. Le « Libre de couleur » chasse son semblable pour une maigre prime.
Ce travail rend compte de la complexité d’une société esclavagiste qui n’oppose pas deux groupes unis et homogènes mais des hommes et des femmes qu’une même « Habitation » dans un cadre insulaire commun force à… se rentrer dedans.
Des hommes et des femmes en quête d’une lueur de liberté, d’égalité, de fraternité dans les interstices d’un système pervers qui peut se refermer sur eux comme une trappe… ou un couperet.
jeudi 20 septembre 2012
Sur feuille de songe
de Catherine Pinaly, édité chez L’Harmattan
5 à 7 : 26 septembre
Ce
texte est l’histoire d’un homme qui se souvient, qui revient sur
les lieux de ses anciennes amours.
C’est
un roman qui ne manque pas de sel. Le sel de la vie. Axel,
« vieillard rouillé » se bat avec une mémoire lointaine
pour sauver du naufrage de l’oubli son arrivée à la Réunion en
1878, sa rencontre avec une femme de 10 ans plus âgée que lui.
Axel
Brieux a 27 ans. Ce spécialiste des marais salants arrive à point,
à la Pointe au Sel, pour relever l’exploitation d’une saline en
perdition. Il arrive à point aussi, dans la vie de Louise, femme de
la bourgeoisie créole, qui partage la mélancolie de son quotidien
entre son « Habitation », La Chamade, une vie
conjugale qui s’effiloche et une maladie nerveuse.
A-t-il
été subjugué par l’île ou par l’elle ? Toujours est-il
qu’il s’attache à Louise, comme à son domaine : « comme
un bernique à son rocher ». Le lecteur ne manquera pas de
s’attacher à son tour à Babet, Lili, Louise et Violette,
retrouvant au fil des pages le décor de la Réunion des années 20.
Le temps du retour aux sources est aussi le temps de l’écriture
Axel écrit à sa fille pour lui raconter sa façon de « naitre au monde » sur une plage de Saint-Leu, entre la mer et le ciel. L’auteure fait emprunter au narrateur, avec une infinie tendresse, un chemin amoureux qui n’a rien d’exotique. Le mystère de la vie et de l’amour est patiemment tissé.
Violette est-elle zoréole ou créole ? Au fil des pages, le lecteur se souvient que la naissance, la vie, la mort ramènent à une humanité qui ne connaît ni frontière ni drapeau.
Axel écrit à sa fille pour lui raconter sa façon de « naitre au monde » sur une plage de Saint-Leu, entre la mer et le ciel. L’auteure fait emprunter au narrateur, avec une infinie tendresse, un chemin amoureux qui n’a rien d’exotique. Le mystère de la vie et de l’amour est patiemment tissé.
Violette est-elle zoréole ou créole ? Au fil des pages, le lecteur se souvient que la naissance, la vie, la mort ramènent à une humanité qui ne connaît ni frontière ni drapeau.
lundi 17 septembre 2012
On en parle...
Dans sa rubrique, "Vous prendrez bien un livre", Brigitte Croisier nous parle de "Feuille de songe", le livre de Catherine Pinaly.
Pour lire l'article sur Imaz Press, cliquez ici.
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jeudi 13 septembre 2012
Concepts pour penser créole
5 à 7 : 19 septembre
L’auteure s’efforce de mettre à jour la pensée originale que dissimulent des mots familiers. Elle donne à réfléchir sur les mots clés de la culture réunionnaise, des mots qui ouvrent sur un mode de vie, une manière d’être au monde, spécifique.
Créolité ? Créolie ? Kréolité ? « Il n’y a pas de concept simple », nous rappelle l’auteure.
Questionnement philosophique ou plaidoyer ? Éloge de la créolité ? Défense et Illustration de l’identité, de la langue et de la culture créole ? Analyse ou Manifeste de la réyonèzté ? Cet essai, qui s’appuie notamment sur les textes de Danyel WARO, projette un modèle idéal de batarsité.
Le texte se consulte comme un abécédaire qui interroge l’ABC, les fondements de la pensée créole. Il finira par épuiser toutes les lettres de notre alfabé. L’engagement de l’auteure au service de l’arkansialité réunionnaise ne laisse pas indifférent.
Le lecteur ne manquera pas de reconnaître, dans le modèle réunionnais décrit comme « un tissage infini des singularités », son Fonnkèr, son « identité particulière au sein du mélange ».
Peut-on
penser en créole ? Cette langue est-elle capable de véhiculer
une pensée ? C’est la question à laquelle, en philosophe,
Aude Emmanuelle Hoareau s’efforce d’apporter ici des réponses
dans un texte pédagogique nourri de nombreux exemples.
De
Batarsité à Zistis en passant par
Kroyans, Mobilité, Moucataz et
Tanlontan, l’auteure passe en revue un florilège de
mots qui émergent du flot des conversations, des mots qui ponctuent
le débat réunionnais, des mots qu’elle considère comme des
marqueurs d’identité, des balises susceptibles de nous aider à
nous frayer une direction dans les friches d’une culture créole à
peine débroussaillée.L’auteure s’efforce de mettre à jour la pensée originale que dissimulent des mots familiers. Elle donne à réfléchir sur les mots clés de la culture réunionnaise, des mots qui ouvrent sur un mode de vie, une manière d’être au monde, spécifique.
Créolité ? Créolie ? Kréolité ? « Il n’y a pas de concept simple », nous rappelle l’auteure.
Questionnement philosophique ou plaidoyer ? Éloge de la créolité ? Défense et Illustration de l’identité, de la langue et de la culture créole ? Analyse ou Manifeste de la réyonèzté ? Cet essai, qui s’appuie notamment sur les textes de Danyel WARO, projette un modèle idéal de batarsité.
Le texte se consulte comme un abécédaire qui interroge l’ABC, les fondements de la pensée créole. Il finira par épuiser toutes les lettres de notre alfabé. L’engagement de l’auteure au service de l’arkansialité réunionnaise ne laisse pas indifférent.
Le lecteur ne manquera pas de reconnaître, dans le modèle réunionnais décrit comme « un tissage infini des singularités », son Fonnkèr, son « identité particulière au sein du mélange ».
jeudi 6 septembre 2012
Loui Redona
de Daniel Honoré, édité chez Editions K’A
5 à 7 : 12 septembre
Redona c’est le nom de la mère créole de Louis. Son père ne lui donne pas son nom mais ne lui refuse pas son amour. Le vieux Chu-Shao est fier de son garçon et prie les Dieux du Temple pour qu’il réussisse à l’école.
Le roman raconte la promotion d’un jeune bénédictin qu’une enfance difficile ne destinait pas à la prospérité. Les encouragements de son père, les sacrifices de sa mère lui permettent de réaliser l’attente parentale. Louis décroche son BAC. Louis devient professeur. Le voilà fonctionnaire, un statut qui garantit la vie facile dans la Réunion des années 60. Un paradis artificiel sur lequel l’auteur porte un regard sans complaisance. Il nous montre surtout que cette ascension sociale ne se fait pas sans heurts.
Ce roman peut être lu comme le récit de ruptures successives.
La séparation entre la père et la mère.
La distance douloureuse entre la Chine et la Réunion. Chu-Shao habite la Réunion mais c’est la Chine qui l’habite : un pays, une langue, une cuisine, des jeux qu’il partage avec ses camarades de la société Shinoi. Chu-Shao n’oublie pas la terre de ses ancêtres qu’il rêve de faire connaître un jour à son fils.
La fracture socio-économique et culturelle entre les nantis et les laissés pour compte. Cigarettes (blondes), whisky et petites pépés, Louis est un nouveau riche. Il parle français. Il se meuble en skaï et en formica. Il roule en loto et regarde la télévision. Il a droit aux congés administratifs en France et aux voitures immatriculées en TT. Louis a tout pour être heureux.
Le problème c’est que Louis se souvient. De Shao, de sa maman Sabine, de Tonton Tintin, de la misère partagée avec bon cœur. La promenade qui le conduit un soir au seuil de la case de Mme Ignace fait tout basculer. Louis revoit sa nourrice. La déchirure entre le zoreil péi qu’il est peut-être devenu et ce monde dont il est issu s’envenime en dépression.
Militantisme culturel ? Engagement politique ? Comment sortir de cette impasse ?
Comment faire la « réunion » du français et du créole, des Gros et des Ptits, des anciens esclaves et des nouveaux maîtres, de Honoré et de Redona ?Louis Redona est le premier roman de Daniel Honoré.
C’est le premier roman en créole : une histoire d’amour d’un fils pour son père et sa mère, l’histoire d’amour d’un homme pour une île dont il questionne les zones de faille.
5 à 7 : 12 septembre
Redona c’est le nom de la mère créole de Louis. Son père ne lui donne pas son nom mais ne lui refuse pas son amour. Le vieux Chu-Shao est fier de son garçon et prie les Dieux du Temple pour qu’il réussisse à l’école.
Le roman raconte la promotion d’un jeune bénédictin qu’une enfance difficile ne destinait pas à la prospérité. Les encouragements de son père, les sacrifices de sa mère lui permettent de réaliser l’attente parentale. Louis décroche son BAC. Louis devient professeur. Le voilà fonctionnaire, un statut qui garantit la vie facile dans la Réunion des années 60. Un paradis artificiel sur lequel l’auteur porte un regard sans complaisance. Il nous montre surtout que cette ascension sociale ne se fait pas sans heurts.
Ce roman peut être lu comme le récit de ruptures successives.
La séparation entre la père et la mère.
La distance douloureuse entre la Chine et la Réunion. Chu-Shao habite la Réunion mais c’est la Chine qui l’habite : un pays, une langue, une cuisine, des jeux qu’il partage avec ses camarades de la société Shinoi. Chu-Shao n’oublie pas la terre de ses ancêtres qu’il rêve de faire connaître un jour à son fils.
La fracture socio-économique et culturelle entre les nantis et les laissés pour compte. Cigarettes (blondes), whisky et petites pépés, Louis est un nouveau riche. Il parle français. Il se meuble en skaï et en formica. Il roule en loto et regarde la télévision. Il a droit aux congés administratifs en France et aux voitures immatriculées en TT. Louis a tout pour être heureux.
Le problème c’est que Louis se souvient. De Shao, de sa maman Sabine, de Tonton Tintin, de la misère partagée avec bon cœur. La promenade qui le conduit un soir au seuil de la case de Mme Ignace fait tout basculer. Louis revoit sa nourrice. La déchirure entre le zoreil péi qu’il est peut-être devenu et ce monde dont il est issu s’envenime en dépression.
Militantisme culturel ? Engagement politique ? Comment sortir de cette impasse ?
Comment faire la « réunion » du français et du créole, des Gros et des Ptits, des anciens esclaves et des nouveaux maîtres, de Honoré et de Redona ?Louis Redona est le premier roman de Daniel Honoré.
C’est le premier roman en créole : une histoire d’amour d’un fils pour son père et sa mère, l’histoire d’amour d’un homme pour une île dont il questionne les zones de faille.
mardi 4 septembre 2012
Quand les mots manquent la violence explose
de
Marie-Claude Barbin, édité chez l'Harmattan
5 à 7 : le 5 septembre
5 à 7 : le 5 septembre
Selon
la presse locale (JIR du 6 Juillet 2012) « la violence péi
serait plus sensible qu’en métropole » :
195 000 victimes dans notre île pour la période 2009-2010,
des coups qui pleuvent davantage dans les cases, un sentiment
d’insécurité exacerbé. Un bilan qui donne une particulière
actualité à l’essai de Marie Claude BARBIN, un « miroir »
dans lequel l’auteur donne au lecteur la possibilité de
« réfléchir » sur la violence réunionnaise.
L’intérêt
de l’auteure pour cette question n’est sans doute pas sans
rapport avec l’enfance violentée qu’elle raconte dans son roman
autobiographique l’Insensée.[1]
L’auteure
ne s’arrête pas aux faits divers et aux crimes passionnels. Elle
s’intéresse à la violence sous ses formes multiples, une violence
de tous âges celle qui concerne le bébé (le bébé secoué),
l’enfant scolarisé (échec, agressivité), l’adolescent (la
dépression, l’abus de toxiques, la Tentative de Suicide), la
brutalité conjugale (Si tu me quittes je te tue !), la violence
intrafamiliale, la maltraitance du 3ème âge. Le texte se
présente comme une suite d’articles auxquels le lecteur pourra se
reporter directement, dans l’ordre qui lui conviendra.
Nul doute qu’il accordera cependant une attention particulière à l’analyse des drames qui, comme la tragédie du Petit Lys d’amour ont marqué notre actualité récente. Comment « des hommes doux et souriants, d’un naturel affable, pacifique et pas envieux »[2] peuvent-ils soudain basculer dans la monstruosité ? La réponse de l’auteure cible moins l’alcool qui accompagne les passages à l’acte qu’un défaut de parole, un manque de mots capable de transformer une violence secrète, enfouie, refoulée, en barbarie. Mots qui manquent à l’agresseur pour exprimer sa souffrance. Mots qui ne sortent pas, mots coincés dans la gorge d’une victime sommée de se taire et prisonnière de son silence. Mots ravalés de l’accusé prostré dans son mutisme dans le prétoire.
Nul doute qu’il accordera cependant une attention particulière à l’analyse des drames qui, comme la tragédie du Petit Lys d’amour ont marqué notre actualité récente. Comment « des hommes doux et souriants, d’un naturel affable, pacifique et pas envieux »[2] peuvent-ils soudain basculer dans la monstruosité ? La réponse de l’auteure cible moins l’alcool qui accompagne les passages à l’acte qu’un défaut de parole, un manque de mots capable de transformer une violence secrète, enfouie, refoulée, en barbarie. Mots qui manquent à l’agresseur pour exprimer sa souffrance. Mots qui ne sortent pas, mots coincés dans la gorge d’une victime sommée de se taire et prisonnière de son silence. Mots ravalés de l’accusé prostré dans son mutisme dans le prétoire.
L’objet de ce texte est de
sortir du schéma manichéen du Bon et du Méchant pour proposer une
grille de lecture psychopathologique à travers laquelle l’agresseur
est aussi reconnu comme victime. À l’issue de sa première
condamnation Le Petit Lys d’amour, aurait « manifesté
simplement de désir de reprendre ses études de… langues ! »
Pour
en trouver une capable d’exprimer ses maux ?
[2]
Préface de Jean Jacques Morel, Avocat au barreau de Saint-Denis
dimanche 2 septembre 2012
Mutualisation des approches
La conférence « Racines et enracinement » donnée
par Marie Claude DAVID-FONTAINE [1]
le jeudi 30 août 2012 à la Mutualité est venue – heureux hasard - faire écho au
Coup de cœur des lecteurs Saint-Paulois. La conférencière proposait une approche du peuplement de l’île à travers le roman réunionnais, de l’arrivée des premiers colons aux histoires d’amour contemporaines
comme celle de la "réunion" d'une « Tantine Zoreil » et d'un
« Kaf» dans le roman de Joëlle ECORMIER.
Marie Claude DAVID-FONTAINE nous a finement
parlé de la pluralité et de la complexité des installations forcées ou
volontaires, des interactions constantes entre les natifs et les nouveaux venus.
Ont été évoqués : Sudel FUMA pour la « réunion » violente des
maîtres et des esclaves ; Catherine PINALY pour le rôle des femmes, pour
la force de l’amour qui brise la barrière des appartenances ; Edith WONG
HEE KAM pour le va-et-vient (épistolaire) entre désir d’intégration et souci de
préservation des origines, pour la découverte de l’altérité : les
paysages, les hommes, la nourriture, la langue, les croyances et les pratiques
religieuses ; Yves BOSQUET pour l’ouverture à la culture de l’autre, l’arrimage
réussi d’un émigrant à notre île ; Daniel HONORE pour le double arrachement,
celui du non-retour au pays natal, celui de la fracture sociale qui sépare le fonksionèr des années 60 de ses origines
pauvres. En définitive : un hommage aux écrivains péi, une réflexion
sur un enracinement tortiyé en batarsité qui rejoint le questionnement
identitaire de Aude-Emmanuelle HOARAU, une belle approche de la question du "vivre ensemble", question réunionnaise mais qui interpelle le Tout Monde[2],
question qui est aussi au centre de l’essai de
Marie Claude BARBIN que nous recevons dans le prochain 5 à 7 du Mercredi 5 septembre.
mercredi 29 août 2012
Littérature réunionnaise: Place au coup de coeur Saint-Paulois
A lire en ligne sur le site zinfo974.
mardi 28 août 2012
samedi 25 août 2012
La conférence de presse
"La commune de Saint-Paul lance la première édition du "coup de coeur des lecteurs". Le principe est simple : les amateurs de littérature inscrits dans l’une des cinq bibliothèques de la ville vont pouvoir voter pour leur ouvrage préféré sur un panel de huit (romans, nouvelles, récits de vie et essais grand public, parus entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2011) sélectionnés par un comité composé de professionnels du livre."
La suite sur Clicanoo.
La suite sur Clicanoo.
mercredi 22 août 2012
jeudi 9 août 2012
B(r)aises
de Joëlle Ecormier, édité chez Océans Editions
5 à 7 : 29 août
Lui,
elle… des personnages sans état civil auxquels tout un chacun
pourra plus facilement s’identifier. Elle : Blanche,
Zoreille sans doute, évolue dans un monde d’artistes, de galeries,
d’expositions et de musées. Lui : Noir et Réunionnais,
côtoie le monde des ouvriers et des chantiers routiers. Ce qu’ils
partagent : l’amour, le sexe. Elle l’aime un peu, beaucoup.
Un amour qui vient s’engouffrer dans une antique béance. Il
l’aime, à la folie. Résultat : une passion dévorante, une
relation volcanique, un amour exacerbé par le désir qu’elle
suscite chez lui et par la distance qu’elle maintient toujours
entre eux. Une dépendance amoureuse qui ne manque pas de questionner
le lecteur.
Comme
dans la tragédie classique, l’auteure nous livre l’histoire au
moment où celle-ci va basculer. Nous sommes sur la Route des Laves,
sur les flancs du volcan, dans un décor de scories brûlantes et de
vapeurs de soufre. Un environnement que notre conducteur de travaux
connait bien. Ce décor réunionnais aussi fantasmagorique que
terrifiant sera le lieu de leur dernier corps à corps.
Accident ?
Suicide ? Crime passionnel ? Que s’est-il passé
exactement à ce dernier rendez-vous dans un lit… de laves ?
Le Piton de la Fournaise, le troisième personnage de ce roman, nous
crachera-t-il la vérité ?
B(r)aises
est un texte à deux voix. Celle de l’enquête policière qui tente
d’établir la chronologie d’un drame amoureux. Celle de
l’héroïne, une voix de tête qui se souvient, une mémoire
confuse, presque délirante qui fait remonter à sa conscience les
scènes flash d’un scénario traumatique. L’auteure nous livre un
texte nu, chanté a capella,
comme pour mieux exprimer l’impuissance de l’amour et du sexe
face à la maladie et à la mort.
A lire aussi : la critique de Brigitte Croisier dans "Vous prendrez bien un livre", sa rubrique littéraire dans Imazpress
A lire aussi : la critique de Brigitte Croisier dans "Vous prendrez bien un livre", sa rubrique littéraire dans Imazpress
mercredi 8 août 2012
les fictions sélectionnées
- B(r)aises de Joëlle Ecormier, édité chez Océans Editions5 à 7 : 29 août
- Loui Redona de Daniel Honoré, édité chez Editions K’A
5 à 7 : 12 septembre
- Sur feuille de songe de Catherine Pinaly, édité chez L’Harmattan5 à 7 : 26 septembre
- Entre Mer de Chine et Océan Indien de Edith Wong-Hee-Kam, édité chez Orphie5 à 7 : 10 octobre
mardi 7 août 2012
les essais sélectionnés
- Quand les mots manquent la violence explose de Marie-Claude
Barbin, édité chez l’Harmattan
5 à 7 : 5 septembre - Le merle blanc de Yves Bosquet, édité chez Riveneuve
5 à 7 : 17 octobre - La révolte des oreilles coupées de Sudel Fuma, édité chez Historun
5 à 7 : 3 octobre - Concepts pour penser créole de Aude-Emmanuelle
Hoareau, édité chez Zarkansiel
5 à 7 : 19 septembre
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