de Edith Wong-Hee-Kam, édité chez Orphie
5 à 7 : 10 octobre
Saint-Paul
de la Réunion, le 1er août 2012
Zazakèl
à Siwlane
Chère
Madame,
Je
finis à l’instant la lecture de votre correspondance avec votre
famille et je mesure combien l’aventure réunionnaise a dû être
éprouvante pour tous ceux qui, comme vous, ont quitté les collines
et les rizières de Meixian dans l’espoir de trouver à la Réunion
une vie meilleure.
Cet
échange épistolaire nous fait voyager, à bord de « L’impératrice
du ciel », sur la Mer de chine, puis dans l’Océan Indien.
Nous revivons les angoisses et les surprises d’une traversée qui
vous arrache lentement mais sûrement de la terre de vos ancêtres.
Vos
lettres nous racontent la Chine et sa spiritualité omniprésente. La
Chine de Mao qui fait la guerre au régime de Chang
Kaï-Chek, la Chine de l’inégalité entre les
garçons et les filles.
Vos
lettres nous décrivent la Réunion des années 30. Sous votre plume,
le regard que les Créoles portent sur les Chinois est inversé. Vous
vous étonnez de la couleur de peau des locaux, de leurs habitudes
vestimentaires, de leurs coutumes religieuses.
Ce
n’est pas sans tiraillement que vous devez vous résoudre à parler
une autre langue, à reporter sur la Vierge Marie votre culte de la
déesse Kwonyim. D’un côté, les ancêtres et la Tradition. De
l’autre, votre attachement à cette île qui voit naître et
grandir vos enfants. Ces courriers qui vont et viennent entre les
deux pays, expriment « l’entre-deux » de vos
sentiments. Vos récits et descriptions témoignent du choc des
cultures, des amours contrariées qui tissent le métissage
réunionnais jusqu’au point de non-retour au pays natal.
Chère
Siwlane, les boutiques ont toujours été un lieu incontournable de
la vie sociale réunionnaise. On les trouve dans les villages les
plus reculés. Les Chinois, nous ne pouvions pas ne pas les
fréquenter, mais ce « commerce » dépassait rarement la
barrière du comptoir. Vos confidences permettent de lire à cœur
ouvert dans le jardin secret de ces immigrants. Merci d’inviter le
lecteur à cette promenade familiale.
Un roman épistolaire qui, de l'avis même de l'auteur, présente avec nous ce mercredi 10.10. 2012, a aussi pour vocation d'insérer dans notre humanité "arc-en-ciel" un fil conducteur qui aide à tisser les liens et à transformer l'exil et le déracinement en expérience de vie constructive. Elgée
RépondreSupprimerEdith Wong-Hee-Kam nous a parlé, ce mercredi, de la force du récit. Une voie privilégiée pour s'adresser au lecteur, une manière de le toucher, d'aider les uns à mieux assumer leurs parcours ; de permettre aux autres de déconstruire / reconstruire leurs représentations. "L'essentiel est invisible pour les yeux". Nul doute que son roman nous aide à y voir plus clair, à porter un autre regard sur la communauté chinoise réunionnaise. ZZK
RépondreSupprimerL'exil est toujours un moment douloureux où les souvenirs de notre pays natal, nos racines nous quittent jamais ! un déracinement certes mais une belle intégration de la communauté chinoise sur une île accueillante et merveilleuse !
RépondreSupprimerMerci Edith Wong-Kam pour ce bel ouvrage rempli de tendresse et d'humanité !
Un exil forcé
Chine jamais oubliée
Ile d'adoption, La Réunion
Pat LAVIT ZZK