2013, c'est au tour des jeunes lecteurs...

2013, c'est au tour des jeunes lecteurs de faire battre leur coeur : lectures et rencontres pour découvrir, se faire plaisir et se retrouver dans les écoles et les bibliothèques de Saint-Paul.

Astèr là

mercredi 9 octobre

à 10h30, médiathèque de Saint-Paul : "Les baobabs amoureux" de Maïwenn Vuittenez, éd. Océan (6-7 ans)

à 15h, bibliothèque du Guillaume : "Iris sans souci" de Amélie Billon-Le Guennec et Coralie Saudo, éd. Epsilon (6-7 ans)


lundi 30 septembre 2013

Le rideau du vent

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Astèr-là
à 15h 
bibliothèque de Plateau Caillou

Le rideau du vent … ou quand les livres sont des passerelles pour grandir et qu’un écrivain et un illustrateur s’emparent de leurs talents pour nous aider à sortir de la caverne de notre ignorance et de nos peurs. Il y a, chez Agnès de Lestrade et Hippolyte, un délicieux parfum de ré-écriture du mythe de Platon. Peinture naïve aux couleurs pastel, texte aérien, l’album offre un mythe paysager à hauteur d’enfants. Il dit l’importance de triompher de l’Autre « mortifère » si l’on veut que l’univers devienne source de gratification, de « paradis ».   
Un rideau de vent sépare le sommet de l’autre côté : l’obstacle est combattu par tous, y compris par le maréchal-ferrant. D’habitude, le vent soulève les rideaux. Ici, c’est le vent qui fait écran. Pour nous cacher quoi ? Réel danger ou illusion ? Cette histoire de monstruosité ne serait-elle que du vent ?
A cette question, dans la lignée de Platon et d’Alexandre Jollien, l’auteur nous raconte comment la « malédiction d’une faiblesse infligée  peut devenir la chance d’une force créée » …/… On ne naît pas homme, on le devient »1. Baisser les bras ou relever le défi ? Belle question pour chacun d’entre nous !
Plumo, fragile comme un oiseau tombé du nid, va oser la course, par monts et par vaux, pour affronter l’énigme du souffleur de vent. Pour remonter la pente, notre jeune héros utilise sa fragilité. Il laisse à ceux de la caverne leurs kilos de méchanceté, se laisse porter par le souffle, s’élève jusqu’aux sommets pour percer le mystère et apprivoiser l’Inconnu.
Dans la tristesse qu’il accepte de contacter, Plumo touche à l’humanité de celui qui fait figure de monstre. Si différent et pourtant si proche. Ce monstre a des parents… humains ! Plumo découvre le mystère d’un sujet qui s’est inventé son monde à lui pour se protéger du monde. Il s’est enfermé dans sa montagne, coupé des autres. Pour survivre. Marginalisation, exclusion, ségrégation, ghettoïsation, stigmatisation… ces mots sifflent comme des tourbillons. Ils sèment le vent et récoltent la tempête. 
 
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La question de la différence vient précocement dans la tête des enfants qui découvrent la diversité du monde en même temps que ses possibles et ses limites.
Elle est éminemment actuelle pour ceux de nos écoles qui, depuis la loi de 2005, ont à vivre dans les classes avec la question du handicap, de la différence. Le travail d’éducation - en latin, educere : « conduire hors de »… la caverne ( ?) - est à remettre à l’ouvrage à chaque génération. Il a besoin d’ouvrages tels que celui-ci pour qu’on puisse, dès le plus jeune âge, en parler… aux « Ti lecteurs ».
1 Alexandre Jollien, Le métier d’homme, Seuil, 2002

Portrait : Hyppolyte

Frank Meynet, dit Hippolyte, est né en 1976. Une enfance dans les Alpes passée entre ski et table à dessin, à recopier de vieux comics américains, conduit Hippolyte à l'École Émile Cohl de Lyon. Il y découvre avec surprise, sous la houlette de professeurs passionnés tel Yves Got, Lax ou Nicollet, que l'on peut vivre de sa passion. Il réalise en bande dessinée
une adaptation du Dracula de Bram Stoker (Glénat), travail pour lequel il reçoit le prix du meilleur album de l'année à la Foire du Livre de Bruxelles en 2004. Il se lance dans la mise
en images du Maître de Ballantraë, pour les éditions Denoël Graphic, chef-d'oeuvre réputé inadaptable de Stevenson. Grand voyageur, il n'est jamais là où on l'attend, il devient même
reporter BD pour la revue XXI. Hippolyte vit et travaille à La Réunion la majeure partie de l'année.
Il a illustré, en 2010 :
Le chevalier au grand coeur, un texte de Nathalie Meynet, à Océan Jeunesse, Océan Editions.


Vous souvenez-vous du premier texte que vous avez écrit ?
Monsieur Gloobs en 2000, une histoire pour enfants, non publiée, mais pour laquellle j’ai toujours une grande tendresse
À qui faites-vous lire vos histoires en premier ?
Ma femme
Quel 
livre auriez-vous aimé écrire ?
L’ile au trésor de Stevenson
Êtes-vous plutôt corne ou marque-page ?
Plutôt corne
Quel livre lisez-vous en ce moment ?
J’en lis toujours plusieurs en même temps ! 
En ce moment donc :
Les quatres mousquetaires d’Alexandre Dumas
Mes voyages avec Hérodote de Ryziard Kapuscinsky
Ouvres complètes d’Albert Londres

Avez-vous un livre culte ?
Don Quichotte de Cervantès
Ecrivez-vous en français ou en créole ?
En français
Vous est-il facile d’écrire, également, dans deux langues ?
Non
Aimez-vous relire ?
Oui, je redécouvre mes histoires différemment et je pense souvent que j’aurais pu faire mieux, parfois je suis surpris aussi !
Comment vous viennent les histoires que vous écrivez ?
En écrivant
Des endroits préférés pour lire ?
Dans un train, un avion ou dans mon lit.
Quel serait pour vous un livre idéal ?
Tous les livres sont intéressants si ils me parlent
Êtes-vous capable d’abandonner un livre en cours de lecture ?
Oh que oui !

Portrait : Agnès de Lestrade

Quand Agnès de Lestrade a une idée qui tournicote dans sa petite tête, inutile de lui demander de repasser une chemise (chez elle tout le monde est autonome ou… fripé) ni de donner la recette du ragoût de mistigri. A cet instant précis, elle n’a plus qu’une envie : écrire.
Pour faire frissonner, rêver, grandir. Pour se protéger du monde en inventant le sien. Sinon, quand elle n’écrit pas, ne lit pas, ne rêve pas et ne boit pas du thé, elle invente des jeux de société pour faire rire, des chansons pour faire pleurer et elle a même trouvé le temps de fabriquer deux beaux enfants pour tester le tout sur eux. Son premier livre," La petite fille qui ne voulait plus cracher", est paru en 2003 à L’École des loisirs. Depuis, elle a publié près d’une cinquantaine d’ouvrages (romans et albums) chez des éditeurs très différents.



Mon voyage en gâteau

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Astèr-là
à 10h30
bibliothèque de Bois de Nèfles 

« Pour faire un bon gâteau / Ce n’est pas difficile » chantait naguère chez nous Hubert HESS avec qui toutes les petites filles voulaient se marier. Oui… mais précise Alice BRIERE-HAQUET, pour faire un bon gâteau, il ne faut pas se contenter de faire les courses, il faut voyager. L’auteur nous embarque dans une navigation au long cours dans « un bateau très grand, très gros qui file d’île en île » pour une course sinon jusqu’à l’origine du monde (ce qui nous amènerait à Gustave COURBET), du moins jusqu’aux femmes et aux hommes qui se cachent derrière la recette de cuisine.
On pourrait continuer à croire qu’un gâteau se fait avec de la farine et des œufs, en bref, avec de simples ingrédients. Cet album a le mérite de nous rappeler que l’œuf ne vient pas de la poule mais de la fermière, que la farine ne vient pas du blé mais du meunier, que le beurre ne vient pas du lait mais de la crémière, que le sel ne vient pas de la mer mais du saunier.
Alice BRIERE-HAQUET et BARROUX ont une manière subtile et colorée, toute en nuance, de rappeler à l’enfant – comme à l’adulte qui lui lit l’histoire - que les moindres objets qui nous entourent sont le produit d’une chaîne humaine. En empruntant, sinon la route du rhum du moins celle de la vanille, le bateau - pardon le gâteau – affronte une mer déchainée ( !) pour nous convaincre que cette chaîne fait le tour de notre « morceau de terre », le tour du monde des métiers, le tour du monde des cultures. 
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Qu’elle nous ramène invariablement à l’homme, à son savoir-faire, son engagement, son amour du travail bien fait, son amour tout court. Qu’elle nous nous ramène à l’Autre indispensable à notre bien-être, à notre survie. La recette de gâteau préconisée par les auteurs dessine en filigrane une recette du partage, du vivre ensemble. Peut-être du bonheur ! « Le goût, c’est ce qui nous unit » écrit l’auteur. Voilà un album qui ne manque pas de goût. 
Et si tous les enfants du monde, se donnaient la main… pour partager le gâteau ?


Portrait : Alice Brière-Hacquet

Présentation de l’auteur

Alice a d’abord était une dévoratrice de livres, avant de se mettre à les étudier en jouant à la prof de français, pour finalement se rendre compte qu’elle pouvait aussi en écrire elle-même. Cela fait maintenant 5 ans qu’elle est auteur à plein temps et compte une quarantaine de livres à son actif. Des romans, des albums, des documentaires, un peu de tout en fait, mais toujours pour les enfants parce qu’elle est convaincue qu’il s’agit de l’unique public un peu sérieux au jour d’aujourd’hui. Elle vit en Italie avec sa famille et, bien entendu, des tas de livres.


Bibliographie
A paraître en septembre 2013 :
      • Une vie en bleu avec Claire Garralon chez Océan Editions
      • Tchon Tchon Bleu de Pinin Carpi (traduction de l’italien) avec Ghislaine Herbera aux éditions MeMo.
      • Collège Art, Tomes 1 & 2, avec Kim Consigny aux éditions Flammarion
      • Pouce ! avec Amélie Graux aux éditions Père Catsor
      • Mélina avec Leïla Brient aux éditions P’tits Bérets

Parus :
      • Aliens, mode d’emploi avec Mélanie Allag aux éditions P’tit Glénat, juin 2013
      • Yosêi, le cadeau des fées avec Shiitake aux éditions nobi nobi ! juin 2013
      • Dis-moi, l’oiseau… avec Claire Garralon aux éditions Thierry Magnier, mars 2013
      • Le Peintre des drapeaux avec Olivier Philipponneau aux éditions Frimousse, novembre 2012
      • Le Grimoire du Père Noël avec Hélène Brière-Haquet et François-Marc Baillet aux éditions Fleurus, octobre 2012
      • Paul, avec Csil aux éditions Frimousse, septembre 2012
      • Dragons, mode d’emploi avec Mélanie Allag aux éditions P’tit Glénat, juin 2012
      • Princesses, mode d’emploi avec Mélanie Allag aux éditions P’tit Glénat, juin 2012
      • Yosêi, dans le secret des fées avec Shiitake aux éditions nobi nobi, juin 2012
      • Mon voyage en gâteau avec Barroux chez Océan Editions, mais 2012
      • Une histoire de galette et de roi avec Vincent Mathy aux éditions du Père Castor, novembre 2011
      • 24 histoires pour attendre Noël avec les bébés avec Hélène Brière-Haquet et Rosalinde Bonnet aux éditions Fleurus, octobre 2011
      • Vive moi ! aux éditions Amaterra, septembre 2011
      • Perdu ! avec Olivier Philipponneau aux éditions MeMo, juillet 2011
      • A quoi rêve un pissenlit ? avec Lydie Sabourin aux éditions Points de suspension, juin 2011
      • Kaguya, princesse au clair de lune avec Shiitake aux éditions nobi nobi, mai 2011
      • La Graine et l’oiseau avec Claire Garralon aux éditions Grandir, avril 2011
      • Le Chat d’Elsa avec Magali Le Huche aux éditions Père Castor, avril 2011
      • Mlle Tricotin avec Célia Chauffrey aux éditions P’tits Bérets, février 2011
      • Le petit prinche avec Camille Jourdy aux éditions P’tit Glénat, septembre 2010
      • La princesse qui n'aimait pas les princes avec Lionel Larchevêque aux éditions Actes Sud, avril 2010
      • Un mouton au pays des cochons aux éditions Nouvel Angle, avril 2010
      • La guerre des toiles aux éditions Nouvel Angle, avril 2010
      • Pierre la Lune avec Célia Chauffrey aux éditions Auzou, février 2010
      • Rouge ! avec Elise Carpentier aux éditions Motus, février 2010
      • Le ballon de Zébulon avec Olivier Philipponneau aux éditions Auzou, février 2010
      • Grand, Moyen et Petit avec Célia Chauffrey aux éditions Frimousse, novembre 2009
      • La chauve-souris et l'étoile avec Delphine Brantus aux éditions Auzou, septembre 2009
      • L'épouvantail avec Lydie Sabourin aux éditions Points de suspension, juin 2009

E-book :
      • Renversant ! avec Olivier Philipponneau, application pour iPad, décembre 2010

Livres-jeux :
      • Mon grand catalogue d’animaux avec Charlotte Ameling aux éditions Fleurus, janvier 2011
      • Mon grand catalogue de princesses avec Mélanie Combes aux éditions Fleurus, janvier 2011
      • Mon grand catalogue de chevaliers avec Bérengère Delaporte aux éditions Fleurus, janvier 2011
      • Mon grand catalogue de véhicules avec Séverine Cordier aux éditions Fleurus, janvier 2011
      • Histoires pour attendre « Les dinosaures », aux éditions Fleurus, février 2011

Documentaires :
  • Mallette pédagogique « A la découverte de l’art », éditions Sedrap-Auzou, mai 2010
  • Graines de Voyageurs à Rome, éditions Graine 2, mai 2010
  • « Un peintre nommé Monet » Je lis des histoires vraies, Fleurus, octobre 2010
  • « Robert-Houdin, génie et magicien » Je lis des histoires vraies, Fleurus, novembre 2011



Vous souvenez-vous du premier texte que vous avez écrit ?
Le premier texte « écrit – écrit », non, je ne pourrais pas dire… Sans doute mon prénom, comme tout le monde ! J’avais tenté l’écriture d’un roman quand j’avais 10 ans, et je crois même qu’il n’était pas trop mal (une histoire de vampire – j’adooore les vampires) mais j’étais bien trop nulle en orthographe pour espérer en faire quoi que ce soit.
En revanche, mon premier texte « écrit - publié » je m’en souviens parfaitement, avec chaque fois le même petit frisson. Je l’ai écrit dans une période très particulière de ma vie. Mon fils avait 6 ans quand on lui a diagnostiqué une « ostéochondrite primitive de la hanche gauche » avec l’obligation de rester allongé toute une année. Ce moment qui aurait pu être horrible (et qui l’a parfois été) a globalement pourtant été une belle occasion de se retrouver, de recentrer ses priorités, et de rencontrer une ribambelle de gens extraordinaires. Au final, le temps est passé très vite, et très doux. Ce livre, L’épouvantail, mon premier (et mon chouchou) parle un peu de tout cela. Il est en outre illustré par Lydie Sabourin dont je suis complètement fan.
 
À qui faites-vous lire vos histoires en premier ?
C’est en général ma sœur qui lit mes premiers jets. Son œil d’instit est impitoyable et on s’est suffisamment disputé quand on était petites pour qu’elle ne cherche pas à me faire de cadeau. On a écrit également deux livres à quatre mains, 24 histoires pour attendre Noël avec bébé et Le grimoire du Père Noël, chez Fleurus. Ha, Noël et l’esprit de famille…

Quel livre auriez-vous aimé écrire ?
Je pourrais être vénale et dire Harry Potter, mais je serai idéaliste ET vénale en choisissant Le Petit Prince. C’est peut-être être (sans doute ?) le livre français le plus connu dans le monde, celui qu’on trouve dans tous les aéroports (étrange d’ailleurs, quand on connaît la fin de son auteur) et qui est l’une des choses les plus intelligentes écrites pour des enfants. Peu de vrais grands poètes ont l’humilité de se mettre à la portée des plus petits. L’humilité ou le talent d’ailleurs. C’est si dur d’être simple.

Quel est votre auteur préféré ?
Auteur de textes à chanson, ça compte ? Parce que ma Mentor personnelle, celle qui m’accompagne depuis ma naissance dans la découverte du monde et de ses mots, c’est Anne Sylvestre. Elle aussi se présente d’abord comme une chanteuse pour adultes, et ses textes sont très souvent superbes, mais je trouve que c’est dans son répertoire pour enfants qu’elle a produit ses plus belles perles. Et quel bonheur, quand on est enfant, d’entendre un artiste s’adresser à vous avec intelligence !
 
Êtes-vous plutôt corne ou marque-page ?
Je corne, mais c’est mal. Demain j’arrête, promis.

lundi 23 septembre 2013

Kal i sava lekol

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Astèr-la
Rencontre le mercredi 25 septembre à 15h,
bibliothèque du Guillaume

 « Granmèrkal kèl hèr ilé ? » Le jeu a inspiré Corinne DECLOITRE, ainsi que Laurence DALEAU qui a traduit le texte en créole. L’auteure kale l’histoire dans une journée de classe. On n’y échappe pas. Pour être kalé et ne pas être rekalé au bakalauréat, il faut se lever de bonne heure et commencer dès Uit hèr d’matin. Le kalage, commence à la maternelle, avec une journée ponctuée de contes, de comptines sans oublier la cantine et la sieste où la tatie, conte ses brebis, bien kalée sur sa chaise. Entre les premiers cris, « chacun mon tour », au pied du toboggan et l’heure des mamans, les enfants doivent découvrir la tactique qui leur permet d’appréhender le temps.
Au mur de la classe, la pendule, esclave de Chronos, indique l’heure. Les aiguilles avancent au pas de l’armée régulière, elles tournent comme des ânes attachés à la noria, sans kaler, pour dikter l’emploi du temps, le temps réglementaire.
Mais cela, c’est compter sans la magie de l’écriture. L’auteure ouvre une brèche. Avec la complicité de l’illustrateur. Le mot « Escletxa » veut dire « fissure ». Corinne DECLOITRE entre dans la faille. Elle fait entrer Kal à l’école.
Kal, kèl hèr ilé ? Koukou, koukou ! Kal est dans l’horloge. Pour remonter le temps et tout dékaler. Notre héroïne va se mettre, malicieusement, au service du temps de l’enfance et du rêve. La pendule montre l’heure mais c’est le temps que l’élève voit passer… avant de s’en aller avec lui. « En retard, en retard, j’ai rendez-vous quéquepart ». L’air de ne pas y toucher, les  aiguilles, la petite sur la grosse, lui content des histoires de toutes les couleurs. « Kosa in shoz ? Kèl shoz ? Le zanfan i tape son momon ? i». L’enfant comprend très vite le « tik-tak », comment « dire oui à ce qu’il aime et apprendre à dessiner, sur le tableau noir du malheur, le visage du bonheur » (Prévert).
Quand, dans le charivari - et les larmes - du tout premier jour de classe, la main de maman - ou de papa - s’en est allée, c’est l’heure pour chaque enfant de retrouver Kal et son clin d’œil, cette connivence qui lui permettra d’apprendre l’emploi des temps et de conjuguer le Verbe. 
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Dès la Maternelle, l’horloge de l’école est réglée comme du papier à musique. La règle chante à l’enfant un air de « résignation ». La musique l’invite à « se prendre par la main » : In nti souri noir / té kour dann fénoir… L’album de Corinne DECLOITRE est à l’heure du temps, du deuxième temps, le temps du rêve, celui permet à l’enfant de continuer à franchir, pendant de longues années de sa vie, le portail de l’Ecole.
Elgée

i La cloche

Portrait : Laurence Daleau

Vous souvenez-vous du premier texte que vous avez écrit ?
Je ne suis pas écrivain mais traductrice mais il m’arrive d’écrire seulement pour moi : des poèmes et petites histoires pour enfants. 
 
À qui faites-vous lire vos histoires en premier ?
Les histoires pour enfants à mon aimé mais les poèmes à personne. 

Quel est votre auteur préféré ?
Il y en a beaucoup : Zola, Maupassant et A. Gauvin, D. Honoré… et j’en oublie beaucoup.

Êtes-vous plutôt corne ou marque-page ?
Marque page

Quel livre lisez-vous en ce moment ?
En ce moment, plutôt des livres de pédagogie et de didactique mais aussi de psychologie pour me comprendre et comprendre l’autre « les théories comportementales et cognitives ». 
 
Quelles sont les caractéristiques d’un livre que vous classeriez dans la rubrique « littérature réunionnaise » ?
Livre ancré dans la culture réunionnaise, écrit soit en créole soit en créole/ français ou alors en français. 
 
Avez-vous un livre culte ?
Le Horla et aussi Faims D’enfance ou Bayalina
 
Ecrivez-vous en français ou en créole ?
Plutôt en créole

Vous est-il facile d’écrire, également, dans deux langues ?
 Non plus facilement en créole.

Portrait : Corinne Decloitre

Lignes de vie
Née à Roanne dans la Loire, Corinne Decloitre est professeur des écoles et vit à La Réunion depuis 1995. Passionnée par la littérature jeunesse, elle écrit son premier album « Kal à l’école » en 2009 pour ses élèves… et ses collègues.

Questionnaire
Quel livre auriez-vous aimé écrire / illustrer ?
Okilélé de Claude Ponti
Quel est votre auteur préféré ?
En littérature jeunesse, Claude Ponti.


Êtes-vous plutôt corne ou marque-page ?
Corne

Quel livre lisez-vous en ce moment ?
Et puis, Paulette de Barbara Constantine

Ecrivez-vous en français ou en créole ?
En français

Comment vous viennent les histoires / illustrations que vous écrivez / dessinez ?
Souvent en marchant, dans la nature.

Des endroits préférés pour lire ?
Mon canapé !

Anthonin

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Astèr-là
Rencontre le mercredi 25 septembre à 10h30,

médiathèque de Saint-Paul
Anthonin ? C’est plutôt un nom de garçon que de grenouille ! Peut-être le nom d’un garçon à l’âge où il porte encore des grenouillères, un petit âge, celui des grandes peurs. Des premières.
A vrai dire, la peur n’a pas d’âge. Le mot dérive d’une divinité romaine, Pavor, déesse de la panique, dont la simple évocation terrorisait nos ancêtres. La peur est donc présente depuis toujours et nous rattrape à chaque « première fois ».
On peut donc comprendre Anthonin. « Il est à la plage pour la première fois » et la mer, fille de l’Océan, est plus grouillante que son étang. Il juge plus sage de rester sur le sable, avec ses amis, à l’abri de sa casquette pour éviter que le ciel ne lui tombe sur la tête. Mais c’est compter sans la météo – imprévisible - qui vient le décoiffer en faisant souffler sur le confort de ses habitudes, « Château, jeux de ballon et bain de soleil », un vent de panique : « Ma casquette ! »
Anthonin n’a pas pris le temps de réfléchir mais rien de grand ne se fait sans un peu… d’inconscience. « Sans même y penser, le voilà dans l’eau ». Et là, quelle surprise ! Commence pour lui une aventure encore inimaginable quelques instants auparavant : la rencontre avec un banc d’apogons, une carangue bleue, un poisson chirurgien, un poisson épervier… qui ne remplacent cependant pas ses amis, qui ne tardent pas à le rejoindre. Notre héros découvre un bonheur qui ne manque pas de sel. Tout baigne ! Le petit garçon s’est dépassé, il est sorti de lui-même il a vaincu sa peur et se découvre homme-grenouille, petit homme. Il est heureux, comme un poisson dans l’eau et n’est pas pressé d’en sortir !
Céline DEREGNAUCOURT dessine des formes tout en couleurs, tout en rondeurs dans un univers liquide sinon amniotique. 
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Christine VELIA raconte une expérience initiatique, une première, à l’image de toutes les autres qui n’en finiront pas de réveiller nos peurs. Des peurs vertes ou bleues, comme la mer. L’album encourage à la découverte et aux voyages. La vie n’est pas une eau dormante. Elle est souvent décoiffante et il faut accepter de perdre la tête - du moins son couvre-chef - pour oublier la peur et plonger « Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau » selon le mot de Baudelaire.

Portrait : Christine Velia

Lignes de vie
Je suis née à la Réunion. Autodidacte, je dessine et me nourris des critiques pour essayer de m'améliorer.
Je dessine pour les enfants mais aussi pour les grands. J'ai exposé au phare de Sainte-Suzanne, participé à différents Salons du livre, à la Réunion bien sûr , mais aussi à Paris et au Rouget où j'étais invitée pour présenter mes albums dans différentes classes. Que de bon souvenirs ! Permettre aux enfants d'apprendre tout en se divertissant, c'est un beau pari !

Publications
J'ai publié trois albums pour enfants :
La cocotte coquette, chez Epsilon  en 2005
Cotonours le nuage aux mille visages,  chez Epsilon  en 2006
Anthonin, chez Epsilon  en 2012

Questionnaire
A qui faites vous lire vos histoires en premier ?
Mon premier public sont mes enfants et mon mari, chacun donne son avis et je compose avec.

Etes-vous plutôt corne ou marque-page ?
Je suis très marque page ! J'aime caresser les pages d'un livre et je ne peux pas le corner !

Est-ce vous qui choisissez l'illustrateur ou l'illustrateur qui vous choisit ?
Les illustrations de mes deux premiers albums sont de moi.
Et pour le troisième c'est l'éditeur qui a choisi. On fait des essais , je donne mon avis. C'est un travail d'équipe.

Ecrivez-vous en français ou en créole ?
J'écris en français.

Aimez-vous relire ?
J'aimerais parfois en relire, mais il y a tellement de beaux livres qui attendent.

Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs des livres qu 'on a aimés ?
Rencontrer bien sûr ! 

Comment vous viennent les histoires que vous écrivez ?
En réponse aux questions des enfants.  

Des endroits préférés pour lire ?
Oui, dans mon lit le plus souvent, mais aussi sous un arbre à l'abri du soleil en compagnie d'une brise.

Etes-vous capable d'abandonner un livre en cours de lecture ?
Oui, si je n'accroche pas. 

jeudi 19 septembre 2013

Portrait : Annie Grondin

Elle est née à Sainte Marie - de la Réunion
Elle grandit à Beaufonds, dans l’enceinte de l’usine sucrière, au milieu des champs de canne.

Kriké kraké ... Le commencement des histoires racontées à la tombée du jour. Le moment des oreilles grandes ouvertes, des rires en tranche de papaye et des peurs de toutes les couleurs. C’est avec Ti Jean, Grand diable, compère lièvre, Grand mère Kalle… célèbres personnages de l’imaginaire créole, qu’elle passe ses soirées, étant donné qu’à cette époque il n’y avait pas de télévision.

Curieuse, elle explore divers domaines artistiques comme le chant, le théâtre, la poésie … Choriste dans le groupe musical ZISKAKAN, elle donne aussi de la voix dans les « kabar » de poésie.

Petit chemin, grand chemin.... Sa route croise de nouveau celle des contes. Comme dans sa langue il n’y a pas d’os, elle la tourne sept fois dans la bouche, la remplit d’histoires et commence à raconter.

Depuis, elle reprend à son compte, au gré du temps, au gré des gens, les contes d’ici et d’ailleurs en y mettant son grain de sel.



Publications
Anny GRONDIN conte depuis de nombreuses années dans les écoles, les festivals, les mediathèques, les quartiers….. Elle a traduit en créole des bandes déssinées, a publié des livres de contes (version plurilingue) en collaboration avec d’autres auteurs. Elle intervient dans des stages de formation de conteurs.

Contes :
- Pipangay péi papang : livre + cassette audio (créole/français) avec les élèves du collège de Bras Panon
- Zistoir Tizan : grandiab la féss an or : livre + CD audio (créole/français)
- Fany et N’dronga : livre (malgache/créole/français) avec Volohna Picard
- Zistoir lo ra : livre + CD audio (créole-français) pour la prévention de la leptospirose avec Sully Andoche
- In mové rèv : livre + CD audio (créole-français) pour la prévention des violences intrafamiliales avec Sully Andoche
- Tèktèk : livre + CD audio (créole-français) pour la prévention de l’asthme avec Sully Andoche
- Dans mon soubik 1 Contes de la Réunion et de Madagascar : livre + CD audio (créole-français-sakalave) avec Sully Andoche et Florette Ratiazandry
- Dans mon soubik 2 Contes de la Réunion et de Maurice : livre + CD audio (créole-français-anglais) avec Sully Andoche et Shenaz Patel
- Dans mon soubik 3 Contes de la Réunion et de l’Inde : livre + CD audio (créole-français-hindi-anglais) avec Sully Andoche et Rahul Vohra à paraître

Bandes dessinées traduction créole :
- Boule et Bill : Mon pli gran dalon - Verron/Roba
- Gaston Lagaffe : La kouyoniss i ravaz dann biro - Franquin/Jidehem

Fables :
- Les fables de Louis Héry – CD audio de fables en créole – avec la Compagnie Nectar – édition K’A

Musique :
- voix sur les albums de ZISKAKAN (Rimayèr, kat ti mo, 20 ans de Ziskakan)


Questionnaire
Vous souvenez-vous du premier texte que vous avez écrit ?
Oui, un poème.
Quel livre auriez-vous aimé écrire ?
Le Ramayana ou les Mille et une nuits.
Êtes-vous plutôt corne ou marque-page ?
Corne.
Est-ce vous qui choisissez l’illustrateur ou l’illustrateur qui vous choisit ?
Je choisis l’illustrateur.
Quel livre lisez-vous en ce moment ?
Chagrin d’école de Daniel Pennac
Ecrivez-vous en français ou en créole ?
En français et en créole.
Aimez-vous relire ?
Oui
Des endroits préférés pour lire ?
Dans un fauteuil ou un canapé confortable.
Quel serait pour vous un livre idéal ?
Celui dont l’histoire tient en haleine jusqu’à la fin.
Êtes-vous capable d’abandonner un livre en cours de lecture ?
Oui.