2013, c'est au tour des jeunes lecteurs...

2013, c'est au tour des jeunes lecteurs de faire battre leur coeur : lectures et rencontres pour découvrir, se faire plaisir et se retrouver dans les écoles et les bibliothèques de Saint-Paul.

Astèr là

mercredi 9 octobre

à 10h30, médiathèque de Saint-Paul : "Les baobabs amoureux" de Maïwenn Vuittenez, éd. Océan (6-7 ans)

à 15h, bibliothèque du Guillaume : "Iris sans souci" de Amélie Billon-Le Guennec et Coralie Saudo, éd. Epsilon (6-7 ans)


lundi 23 septembre 2013

Kal i sava lekol

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Astèr-la
Rencontre le mercredi 25 septembre à 15h,
bibliothèque du Guillaume

 « Granmèrkal kèl hèr ilé ? » Le jeu a inspiré Corinne DECLOITRE, ainsi que Laurence DALEAU qui a traduit le texte en créole. L’auteure kale l’histoire dans une journée de classe. On n’y échappe pas. Pour être kalé et ne pas être rekalé au bakalauréat, il faut se lever de bonne heure et commencer dès Uit hèr d’matin. Le kalage, commence à la maternelle, avec une journée ponctuée de contes, de comptines sans oublier la cantine et la sieste où la tatie, conte ses brebis, bien kalée sur sa chaise. Entre les premiers cris, « chacun mon tour », au pied du toboggan et l’heure des mamans, les enfants doivent découvrir la tactique qui leur permet d’appréhender le temps.
Au mur de la classe, la pendule, esclave de Chronos, indique l’heure. Les aiguilles avancent au pas de l’armée régulière, elles tournent comme des ânes attachés à la noria, sans kaler, pour dikter l’emploi du temps, le temps réglementaire.
Mais cela, c’est compter sans la magie de l’écriture. L’auteure ouvre une brèche. Avec la complicité de l’illustrateur. Le mot « Escletxa » veut dire « fissure ». Corinne DECLOITRE entre dans la faille. Elle fait entrer Kal à l’école.
Kal, kèl hèr ilé ? Koukou, koukou ! Kal est dans l’horloge. Pour remonter le temps et tout dékaler. Notre héroïne va se mettre, malicieusement, au service du temps de l’enfance et du rêve. La pendule montre l’heure mais c’est le temps que l’élève voit passer… avant de s’en aller avec lui. « En retard, en retard, j’ai rendez-vous quéquepart ». L’air de ne pas y toucher, les  aiguilles, la petite sur la grosse, lui content des histoires de toutes les couleurs. « Kosa in shoz ? Kèl shoz ? Le zanfan i tape son momon ? i». L’enfant comprend très vite le « tik-tak », comment « dire oui à ce qu’il aime et apprendre à dessiner, sur le tableau noir du malheur, le visage du bonheur » (Prévert).
Quand, dans le charivari - et les larmes - du tout premier jour de classe, la main de maman - ou de papa - s’en est allée, c’est l’heure pour chaque enfant de retrouver Kal et son clin d’œil, cette connivence qui lui permettra d’apprendre l’emploi des temps et de conjuguer le Verbe. 
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Dès la Maternelle, l’horloge de l’école est réglée comme du papier à musique. La règle chante à l’enfant un air de « résignation ». La musique l’invite à « se prendre par la main » : In nti souri noir / té kour dann fénoir… L’album de Corinne DECLOITRE est à l’heure du temps, du deuxième temps, le temps du rêve, celui permet à l’enfant de continuer à franchir, pendant de longues années de sa vie, le portail de l’Ecole.
Elgée

i La cloche

Portrait : Laurence Daleau

Vous souvenez-vous du premier texte que vous avez écrit ?
Je ne suis pas écrivain mais traductrice mais il m’arrive d’écrire seulement pour moi : des poèmes et petites histoires pour enfants. 
 
À qui faites-vous lire vos histoires en premier ?
Les histoires pour enfants à mon aimé mais les poèmes à personne. 

Quel est votre auteur préféré ?
Il y en a beaucoup : Zola, Maupassant et A. Gauvin, D. Honoré… et j’en oublie beaucoup.

Êtes-vous plutôt corne ou marque-page ?
Marque page

Quel livre lisez-vous en ce moment ?
En ce moment, plutôt des livres de pédagogie et de didactique mais aussi de psychologie pour me comprendre et comprendre l’autre « les théories comportementales et cognitives ». 
 
Quelles sont les caractéristiques d’un livre que vous classeriez dans la rubrique « littérature réunionnaise » ?
Livre ancré dans la culture réunionnaise, écrit soit en créole soit en créole/ français ou alors en français. 
 
Avez-vous un livre culte ?
Le Horla et aussi Faims D’enfance ou Bayalina
 
Ecrivez-vous en français ou en créole ?
Plutôt en créole

Vous est-il facile d’écrire, également, dans deux langues ?
 Non plus facilement en créole.

Portrait : Corinne Decloitre

Lignes de vie
Née à Roanne dans la Loire, Corinne Decloitre est professeur des écoles et vit à La Réunion depuis 1995. Passionnée par la littérature jeunesse, elle écrit son premier album « Kal à l’école » en 2009 pour ses élèves… et ses collègues.

Questionnaire
Quel livre auriez-vous aimé écrire / illustrer ?
Okilélé de Claude Ponti
Quel est votre auteur préféré ?
En littérature jeunesse, Claude Ponti.


Êtes-vous plutôt corne ou marque-page ?
Corne

Quel livre lisez-vous en ce moment ?
Et puis, Paulette de Barbara Constantine

Ecrivez-vous en français ou en créole ?
En français

Comment vous viennent les histoires / illustrations que vous écrivez / dessinez ?
Souvent en marchant, dans la nature.

Des endroits préférés pour lire ?
Mon canapé !

Anthonin

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Astèr-là
Rencontre le mercredi 25 septembre à 10h30,

médiathèque de Saint-Paul
Anthonin ? C’est plutôt un nom de garçon que de grenouille ! Peut-être le nom d’un garçon à l’âge où il porte encore des grenouillères, un petit âge, celui des grandes peurs. Des premières.
A vrai dire, la peur n’a pas d’âge. Le mot dérive d’une divinité romaine, Pavor, déesse de la panique, dont la simple évocation terrorisait nos ancêtres. La peur est donc présente depuis toujours et nous rattrape à chaque « première fois ».
On peut donc comprendre Anthonin. « Il est à la plage pour la première fois » et la mer, fille de l’Océan, est plus grouillante que son étang. Il juge plus sage de rester sur le sable, avec ses amis, à l’abri de sa casquette pour éviter que le ciel ne lui tombe sur la tête. Mais c’est compter sans la météo – imprévisible - qui vient le décoiffer en faisant souffler sur le confort de ses habitudes, « Château, jeux de ballon et bain de soleil », un vent de panique : « Ma casquette ! »
Anthonin n’a pas pris le temps de réfléchir mais rien de grand ne se fait sans un peu… d’inconscience. « Sans même y penser, le voilà dans l’eau ». Et là, quelle surprise ! Commence pour lui une aventure encore inimaginable quelques instants auparavant : la rencontre avec un banc d’apogons, une carangue bleue, un poisson chirurgien, un poisson épervier… qui ne remplacent cependant pas ses amis, qui ne tardent pas à le rejoindre. Notre héros découvre un bonheur qui ne manque pas de sel. Tout baigne ! Le petit garçon s’est dépassé, il est sorti de lui-même il a vaincu sa peur et se découvre homme-grenouille, petit homme. Il est heureux, comme un poisson dans l’eau et n’est pas pressé d’en sortir !
Céline DEREGNAUCOURT dessine des formes tout en couleurs, tout en rondeurs dans un univers liquide sinon amniotique. 
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Christine VELIA raconte une expérience initiatique, une première, à l’image de toutes les autres qui n’en finiront pas de réveiller nos peurs. Des peurs vertes ou bleues, comme la mer. L’album encourage à la découverte et aux voyages. La vie n’est pas une eau dormante. Elle est souvent décoiffante et il faut accepter de perdre la tête - du moins son couvre-chef - pour oublier la peur et plonger « Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau » selon le mot de Baudelaire.

Portrait : Christine Velia

Lignes de vie
Je suis née à la Réunion. Autodidacte, je dessine et me nourris des critiques pour essayer de m'améliorer.
Je dessine pour les enfants mais aussi pour les grands. J'ai exposé au phare de Sainte-Suzanne, participé à différents Salons du livre, à la Réunion bien sûr , mais aussi à Paris et au Rouget où j'étais invitée pour présenter mes albums dans différentes classes. Que de bon souvenirs ! Permettre aux enfants d'apprendre tout en se divertissant, c'est un beau pari !

Publications
J'ai publié trois albums pour enfants :
La cocotte coquette, chez Epsilon  en 2005
Cotonours le nuage aux mille visages,  chez Epsilon  en 2006
Anthonin, chez Epsilon  en 2012

Questionnaire
A qui faites vous lire vos histoires en premier ?
Mon premier public sont mes enfants et mon mari, chacun donne son avis et je compose avec.

Etes-vous plutôt corne ou marque-page ?
Je suis très marque page ! J'aime caresser les pages d'un livre et je ne peux pas le corner !

Est-ce vous qui choisissez l'illustrateur ou l'illustrateur qui vous choisit ?
Les illustrations de mes deux premiers albums sont de moi.
Et pour le troisième c'est l'éditeur qui a choisi. On fait des essais , je donne mon avis. C'est un travail d'équipe.

Ecrivez-vous en français ou en créole ?
J'écris en français.

Aimez-vous relire ?
J'aimerais parfois en relire, mais il y a tellement de beaux livres qui attendent.

Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs des livres qu 'on a aimés ?
Rencontrer bien sûr ! 

Comment vous viennent les histoires que vous écrivez ?
En réponse aux questions des enfants.  

Des endroits préférés pour lire ?
Oui, dans mon lit le plus souvent, mais aussi sous un arbre à l'abri du soleil en compagnie d'une brise.

Etes-vous capable d'abandonner un livre en cours de lecture ?
Oui, si je n'accroche pas. 

jeudi 19 septembre 2013

Portrait : Annie Grondin

Elle est née à Sainte Marie - de la Réunion
Elle grandit à Beaufonds, dans l’enceinte de l’usine sucrière, au milieu des champs de canne.

Kriké kraké ... Le commencement des histoires racontées à la tombée du jour. Le moment des oreilles grandes ouvertes, des rires en tranche de papaye et des peurs de toutes les couleurs. C’est avec Ti Jean, Grand diable, compère lièvre, Grand mère Kalle… célèbres personnages de l’imaginaire créole, qu’elle passe ses soirées, étant donné qu’à cette époque il n’y avait pas de télévision.

Curieuse, elle explore divers domaines artistiques comme le chant, le théâtre, la poésie … Choriste dans le groupe musical ZISKAKAN, elle donne aussi de la voix dans les « kabar » de poésie.

Petit chemin, grand chemin.... Sa route croise de nouveau celle des contes. Comme dans sa langue il n’y a pas d’os, elle la tourne sept fois dans la bouche, la remplit d’histoires et commence à raconter.

Depuis, elle reprend à son compte, au gré du temps, au gré des gens, les contes d’ici et d’ailleurs en y mettant son grain de sel.



Publications
Anny GRONDIN conte depuis de nombreuses années dans les écoles, les festivals, les mediathèques, les quartiers….. Elle a traduit en créole des bandes déssinées, a publié des livres de contes (version plurilingue) en collaboration avec d’autres auteurs. Elle intervient dans des stages de formation de conteurs.

Contes :
- Pipangay péi papang : livre + cassette audio (créole/français) avec les élèves du collège de Bras Panon
- Zistoir Tizan : grandiab la féss an or : livre + CD audio (créole/français)
- Fany et N’dronga : livre (malgache/créole/français) avec Volohna Picard
- Zistoir lo ra : livre + CD audio (créole-français) pour la prévention de la leptospirose avec Sully Andoche
- In mové rèv : livre + CD audio (créole-français) pour la prévention des violences intrafamiliales avec Sully Andoche
- Tèktèk : livre + CD audio (créole-français) pour la prévention de l’asthme avec Sully Andoche
- Dans mon soubik 1 Contes de la Réunion et de Madagascar : livre + CD audio (créole-français-sakalave) avec Sully Andoche et Florette Ratiazandry
- Dans mon soubik 2 Contes de la Réunion et de Maurice : livre + CD audio (créole-français-anglais) avec Sully Andoche et Shenaz Patel
- Dans mon soubik 3 Contes de la Réunion et de l’Inde : livre + CD audio (créole-français-hindi-anglais) avec Sully Andoche et Rahul Vohra à paraître

Bandes dessinées traduction créole :
- Boule et Bill : Mon pli gran dalon - Verron/Roba
- Gaston Lagaffe : La kouyoniss i ravaz dann biro - Franquin/Jidehem

Fables :
- Les fables de Louis Héry – CD audio de fables en créole – avec la Compagnie Nectar – édition K’A

Musique :
- voix sur les albums de ZISKAKAN (Rimayèr, kat ti mo, 20 ans de Ziskakan)


Questionnaire
Vous souvenez-vous du premier texte que vous avez écrit ?
Oui, un poème.
Quel livre auriez-vous aimé écrire ?
Le Ramayana ou les Mille et une nuits.
Êtes-vous plutôt corne ou marque-page ?
Corne.
Est-ce vous qui choisissez l’illustrateur ou l’illustrateur qui vous choisit ?
Je choisis l’illustrateur.
Quel livre lisez-vous en ce moment ?
Chagrin d’école de Daniel Pennac
Ecrivez-vous en français ou en créole ?
En français et en créole.
Aimez-vous relire ?
Oui
Des endroits préférés pour lire ?
Dans un fauteuil ou un canapé confortable.
Quel serait pour vous un livre idéal ?
Celui dont l’histoire tient en haleine jusqu’à la fin.
Êtes-vous capable d’abandonner un livre en cours de lecture ?
Oui.

lundi 16 septembre 2013

Dans mon soubik. 2

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Astèr-là : mercredi 18 septembre
à 15h, à la bibliothèque de Bois de Nèfles

L’approche des contes créoles permet de mettre en évidence l’ensemble linguistique et culturel que constitue l’archipel des Mascareignes et c’est donc tout naturellement, qu’Anny GRONDIN Et Sully ANDOCHE peuvent sortir de leur soubik - la deuxième - une livraison de textes qui circulent dans le sud-ouest de l’Océan Indien. Si le conte de Tizan zouer kart nous apprend comment ce dernier a su conquérir l’immortalité, l’histoire, celle qui s’enseigne à l’Université nous apprend que ce personnage, partage avec le Bondyé une autre précieuse qualité : il est présent en tous lieux, de la Réunion aux Seychelles en passant par Maurice et Madagascar. A la vitesse du lièvre ou de la tortue, Tizan aura fait donc le tour des îles avant de faire le tour de notre île.
Après avoir côtoyé nos ancêtres, Tizan a connu nos parents et continue à vivre pour nos enfants. Après 3 siècles de créolisation, son histoire n’est toujours pas finie. C’est cette énigme vivante que Anny GRONDIN et Sully ANDOCHE se proposent de résoudre ici avec la complicité de Ng LAVAL dont l’illustration donne à voir la malice et l’humour du texte. Leur conte met notre héros aux prises avec la mort, un personnage qui ne manque pas d’être effrayant. « La Mor ! Oté, La Mor-la, la pwin lo zié, la bous ou wa pa, lo pyé i tous pa atèr ziska ». Mais notre garçon - qui ne manque ni d’air ni de ruse, sait aussi s’attirer les bonnes grâces de l’Etranger qu’il croise sur son chemin.
Kitata kitali / dizan pou dékolé , la lecture de l’album - en créole, en français ou en anglais grâce à la traduction de Shenaz PATEL, sinonsa l’audition du CD - vous révèlera comment Tizan parvient, de décennie en décennie, à repousser La Mor pour rester parmi nous après un détour par l’Enfer et le Paradis. Tizan a misé sur les cartes, mais sans prendre un pli. Kitata Kitali, la formule est magique ! Il ne vous reste plus qu’à essayer ! 

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Le Bondyé a un faible pour les humbles et les âmes généreuses, deux qualités que vous partagez avec Tizan, n’est-ce pas ? Le conte aide en tout cas à changer notre regard sur les gramoun rassemblés sous le pyéd’boi, autour d’un jeu de cartes. Ils s’entraînent dans l’espoir de battre Sinpyèr. Une façon, qui en vaut une autre, de gagner son ciel, sur la terre.