2013, c'est au tour des jeunes lecteurs...
2013, c'est au tour des jeunes lecteurs de faire battre leur coeur : lectures et rencontres pour découvrir, se faire plaisir et se retrouver dans les écoles et les bibliothèques de Saint-Paul.
Astèr là
mercredi 9 octobre
à 10h30, médiathèque de Saint-Paul : "Les baobabs amoureux" de Maïwenn Vuittenez, éd. Océan (6-7 ans)
à 15h, bibliothèque du Guillaume : "Iris sans souci" de Amélie Billon-Le Guennec et Coralie Saudo, éd. Epsilon (6-7 ans)
jeudi 25 octobre 2012
vendredi 19 octobre 2012
jeudi 11 octobre 2012
Le merle blanc
de Yves Bosquet, édité chez Riveneuve
5 à 7 : 17 octobre
Comment
gagner un match - le grand match, celui de la vie - à l’extérieur
quand rien, a priori, ne fait de vous le favori ? Après
l’épreuve initiatique d’une expatriation du village de Shajiao
pour un ilot indiaocéanique, il n’est plus rien d’impossible aux
Cœur Vaillant Chane-Nam.
Récit
d’une immigration, d’une intégration, d’une réussite, ce
texte raconte le parcours extraordinaire de Raphaël à la tête de
son entreprise « Le Merle Blanc ». Sa victoire est celle
d’un homme qui a su capitaliser la richesse d’une double culture
chinoise et française.
Si
le texte rend compte "techniquement" de l’essor
et de la décroissance d'une d’entreprise, l’auteur se fait aussi
chroniqueur pour nous livrer une page d’histoire contemporaine. Les
acteurs du petit monde socio-économique et politique des années 60
sont passés en revue sans ménagement.
Le
romancier n'est pas loin non plus. Le lecteur appréciera la
rencontre entre Raphaël et Annie, le récit de l'accident de
Raphaël, de l'accueil qui lui est fait à l’hôpital. Il
s’amusera du dilemme Pascalien du curé franco-chinois, porteur
d’une valise dans laquelle « liasse sur liasse, les
billets matelassent tout l’espace ». L’ambivalence des
rapports humains entre la communauté chinoise et créole ne manque
pas d’être finement évoquée.
Belle
chute, pour un déclin… Le Merle Blanc est le roman d'une
vie qui mène... à la calligraphie. Raphaël a trouvé un
biographe pour scénariser sa ligne de vie. Côté cour, la
chronologie des faits et… gestes du Chevalier. Côté jardin, des
morceaux bien choisis de la vie réunionnaise. En fond d’écran les
ombres chinoises d’un style héroïcomique, la poésie et l’humour
d’une écriture malicieuse.
Un
calame peut cacher une plume. L’auteur s’efface tellement devant
son personnage qu’on finirait presque par oublier que le Merle
n’est pas le Chinois, mais un Blanc prénommé Yves dissimulé dans
un BOSQUET.
vendredi 5 octobre 2012
Entre Mer de Chine et Océan Indien
de Edith Wong-Hee-Kam, édité chez Orphie
5 à 7 : 10 octobre
Saint-Paul
de la Réunion, le 1er août 2012
Zazakèl
à Siwlane
Chère
Madame,
Je
finis à l’instant la lecture de votre correspondance avec votre
famille et je mesure combien l’aventure réunionnaise a dû être
éprouvante pour tous ceux qui, comme vous, ont quitté les collines
et les rizières de Meixian dans l’espoir de trouver à la Réunion
une vie meilleure.
Cet
échange épistolaire nous fait voyager, à bord de « L’impératrice
du ciel », sur la Mer de chine, puis dans l’Océan Indien.
Nous revivons les angoisses et les surprises d’une traversée qui
vous arrache lentement mais sûrement de la terre de vos ancêtres.
Vos
lettres nous racontent la Chine et sa spiritualité omniprésente. La
Chine de Mao qui fait la guerre au régime de Chang
Kaï-Chek, la Chine de l’inégalité entre les
garçons et les filles.
Vos
lettres nous décrivent la Réunion des années 30. Sous votre plume,
le regard que les Créoles portent sur les Chinois est inversé. Vous
vous étonnez de la couleur de peau des locaux, de leurs habitudes
vestimentaires, de leurs coutumes religieuses.
Ce
n’est pas sans tiraillement que vous devez vous résoudre à parler
une autre langue, à reporter sur la Vierge Marie votre culte de la
déesse Kwonyim. D’un côté, les ancêtres et la Tradition. De
l’autre, votre attachement à cette île qui voit naître et
grandir vos enfants. Ces courriers qui vont et viennent entre les
deux pays, expriment « l’entre-deux » de vos
sentiments. Vos récits et descriptions témoignent du choc des
cultures, des amours contrariées qui tissent le métissage
réunionnais jusqu’au point de non-retour au pays natal.
Chère
Siwlane, les boutiques ont toujours été un lieu incontournable de
la vie sociale réunionnaise. On les trouve dans les villages les
plus reculés. Les Chinois, nous ne pouvions pas ne pas les
fréquenter, mais ce « commerce » dépassait rarement la
barrière du comptoir. Vos confidences permettent de lire à cœur
ouvert dans le jardin secret de ces immigrants. Merci d’inviter le
lecteur à cette promenade familiale.
jeudi 27 septembre 2012
La révolte des oreilles coupées
de Sudel Fuma, édité chez Historun
5 à 7 : 3 octobre
Sudel
Fuma nous livre ici un texte en 3D. Le roman historique, une synthèse
des données historiques sur la Révolte de 1811 à Saint-Leu, la
copie des documents source. Pourquoi la fiction ? Pour redonner
vie à des fragments d’archives lyophilisés. L’auteur prend le
temps d’éclairer finement le contexte de la révolte de 1811. Il
raconte de façon très réaliste le quotidien de l’esclavage à
Bourbon, ses atrocités, sa barbarie.
Élie, Gereon, Figaro… l’auteur présente un à un les protagonistes de cette tragédie. Ses descriptions et ses récits ne manqueront pas de révolter le lecteur. « La Ravine du trou » signalée aux usagers de la Route des Tamarins prendra désormais à ses yeux une dimension moins exotique. Ce travail permet en tout cas de tordre le cou à quelques clichés bien tenaces selon lequel l’esclavage à Bourbon aurait été plus doux qu’aux Antilles et nos esclaves plus soumis que sous d’autres latitudes.
Ce texte à la gloire d’Élie et de la révolte des esclaves de Saint-Leu n’a pas été écrit en Noir et Blanc. L’auteur nous livre un texte « entre deux couleurs », un texte tout en nuances – de marrons - pour dépeindre les lignes de fragmentation : divisions, ruptures, violences (sexuelles) et trahisons qui travaillent les deux blocs en présence jusqu’à les fissurer. De l’intérieur.
Le maître est blanc mais ses amours sont malgaches. Géréon est noir – de peur - mais ses yeux sont verts et sa filiation fait de lui un « esclave blanc ». Le commandeur a la couleur créole des frères qu’il fouette. Le « makro » a vendu son âme au Colon, une âme grise. Le « Libre de couleur » chasse son semblable pour une maigre prime.
Ce travail rend compte de la complexité d’une société esclavagiste qui n’oppose pas deux groupes unis et homogènes mais des hommes et des femmes qu’une même « Habitation » dans un cadre insulaire commun force à… se rentrer dedans.
Des hommes et des femmes en quête d’une lueur de liberté, d’égalité, de fraternité dans les interstices d’un système pervers qui peut se refermer sur eux comme une trappe… ou un couperet.
Élie, Gereon, Figaro… l’auteur présente un à un les protagonistes de cette tragédie. Ses descriptions et ses récits ne manqueront pas de révolter le lecteur. « La Ravine du trou » signalée aux usagers de la Route des Tamarins prendra désormais à ses yeux une dimension moins exotique. Ce travail permet en tout cas de tordre le cou à quelques clichés bien tenaces selon lequel l’esclavage à Bourbon aurait été plus doux qu’aux Antilles et nos esclaves plus soumis que sous d’autres latitudes.
Ce texte à la gloire d’Élie et de la révolte des esclaves de Saint-Leu n’a pas été écrit en Noir et Blanc. L’auteur nous livre un texte « entre deux couleurs », un texte tout en nuances – de marrons - pour dépeindre les lignes de fragmentation : divisions, ruptures, violences (sexuelles) et trahisons qui travaillent les deux blocs en présence jusqu’à les fissurer. De l’intérieur.
Le maître est blanc mais ses amours sont malgaches. Géréon est noir – de peur - mais ses yeux sont verts et sa filiation fait de lui un « esclave blanc ». Le commandeur a la couleur créole des frères qu’il fouette. Le « makro » a vendu son âme au Colon, une âme grise. Le « Libre de couleur » chasse son semblable pour une maigre prime.
Ce travail rend compte de la complexité d’une société esclavagiste qui n’oppose pas deux groupes unis et homogènes mais des hommes et des femmes qu’une même « Habitation » dans un cadre insulaire commun force à… se rentrer dedans.
Des hommes et des femmes en quête d’une lueur de liberté, d’égalité, de fraternité dans les interstices d’un système pervers qui peut se refermer sur eux comme une trappe… ou un couperet.
jeudi 20 septembre 2012
Sur feuille de songe
de Catherine Pinaly, édité chez L’Harmattan
5 à 7 : 26 septembre
Ce
texte est l’histoire d’un homme qui se souvient, qui revient sur
les lieux de ses anciennes amours.
C’est
un roman qui ne manque pas de sel. Le sel de la vie. Axel,
« vieillard rouillé » se bat avec une mémoire lointaine
pour sauver du naufrage de l’oubli son arrivée à la Réunion en
1878, sa rencontre avec une femme de 10 ans plus âgée que lui.
Axel
Brieux a 27 ans. Ce spécialiste des marais salants arrive à point,
à la Pointe au Sel, pour relever l’exploitation d’une saline en
perdition. Il arrive à point aussi, dans la vie de Louise, femme de
la bourgeoisie créole, qui partage la mélancolie de son quotidien
entre son « Habitation », La Chamade, une vie
conjugale qui s’effiloche et une maladie nerveuse.
A-t-il
été subjugué par l’île ou par l’elle ? Toujours est-il
qu’il s’attache à Louise, comme à son domaine : « comme
un bernique à son rocher ». Le lecteur ne manquera pas de
s’attacher à son tour à Babet, Lili, Louise et Violette,
retrouvant au fil des pages le décor de la Réunion des années 20.
Le temps du retour aux sources est aussi le temps de l’écriture
Axel écrit à sa fille pour lui raconter sa façon de « naitre au monde » sur une plage de Saint-Leu, entre la mer et le ciel. L’auteure fait emprunter au narrateur, avec une infinie tendresse, un chemin amoureux qui n’a rien d’exotique. Le mystère de la vie et de l’amour est patiemment tissé.
Violette est-elle zoréole ou créole ? Au fil des pages, le lecteur se souvient que la naissance, la vie, la mort ramènent à une humanité qui ne connaît ni frontière ni drapeau.
Axel écrit à sa fille pour lui raconter sa façon de « naitre au monde » sur une plage de Saint-Leu, entre la mer et le ciel. L’auteure fait emprunter au narrateur, avec une infinie tendresse, un chemin amoureux qui n’a rien d’exotique. Le mystère de la vie et de l’amour est patiemment tissé.
Violette est-elle zoréole ou créole ? Au fil des pages, le lecteur se souvient que la naissance, la vie, la mort ramènent à une humanité qui ne connaît ni frontière ni drapeau.
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