de Sudel Fuma, édité chez Historun
5 à 7 : 3 octobre
Sudel
Fuma nous livre ici un texte en 3D. Le roman historique, une synthèse
des données historiques sur la Révolte de 1811 à Saint-Leu, la
copie des documents source. Pourquoi la fiction ? Pour redonner
vie à des fragments d’archives lyophilisés. L’auteur prend le
temps d’éclairer finement le contexte de la révolte de 1811. Il
raconte de façon très réaliste le quotidien de l’esclavage à
Bourbon, ses atrocités, sa barbarie.
Élie, Gereon, Figaro… l’auteur présente un à un les protagonistes de cette tragédie. Ses descriptions et ses récits ne manqueront pas de révolter le lecteur. « La Ravine du trou » signalée aux usagers de la Route des Tamarins prendra désormais à ses yeux une dimension moins exotique. Ce travail permet en tout cas de tordre le cou à quelques clichés bien tenaces selon lequel l’esclavage à Bourbon aurait été plus doux qu’aux Antilles et nos esclaves plus soumis que sous d’autres latitudes.
Ce texte à la gloire d’Élie et de la révolte des esclaves de Saint-Leu n’a pas été écrit en Noir et Blanc. L’auteur nous livre un texte « entre deux couleurs », un texte tout en nuances – de marrons - pour dépeindre les lignes de fragmentation : divisions, ruptures, violences (sexuelles) et trahisons qui travaillent les deux blocs en présence jusqu’à les fissurer. De l’intérieur.
Le maître est blanc mais ses amours sont malgaches. Géréon est noir – de peur - mais ses yeux sont verts et sa filiation fait de lui un « esclave blanc ». Le commandeur a la couleur créole des frères qu’il fouette. Le « makro » a vendu son âme au Colon, une âme grise. Le « Libre de couleur » chasse son semblable pour une maigre prime.
Ce travail rend compte de la complexité d’une société esclavagiste qui n’oppose pas deux groupes unis et homogènes mais des hommes et des femmes qu’une même « Habitation » dans un cadre insulaire commun force à… se rentrer dedans.
Des hommes et des femmes en quête d’une lueur de liberté, d’égalité, de fraternité dans les interstices d’un système pervers qui peut se refermer sur eux comme une trappe… ou un couperet.
Élie, Gereon, Figaro… l’auteur présente un à un les protagonistes de cette tragédie. Ses descriptions et ses récits ne manqueront pas de révolter le lecteur. « La Ravine du trou » signalée aux usagers de la Route des Tamarins prendra désormais à ses yeux une dimension moins exotique. Ce travail permet en tout cas de tordre le cou à quelques clichés bien tenaces selon lequel l’esclavage à Bourbon aurait été plus doux qu’aux Antilles et nos esclaves plus soumis que sous d’autres latitudes.
Ce texte à la gloire d’Élie et de la révolte des esclaves de Saint-Leu n’a pas été écrit en Noir et Blanc. L’auteur nous livre un texte « entre deux couleurs », un texte tout en nuances – de marrons - pour dépeindre les lignes de fragmentation : divisions, ruptures, violences (sexuelles) et trahisons qui travaillent les deux blocs en présence jusqu’à les fissurer. De l’intérieur.
Le maître est blanc mais ses amours sont malgaches. Géréon est noir – de peur - mais ses yeux sont verts et sa filiation fait de lui un « esclave blanc ». Le commandeur a la couleur créole des frères qu’il fouette. Le « makro » a vendu son âme au Colon, une âme grise. Le « Libre de couleur » chasse son semblable pour une maigre prime.
Ce travail rend compte de la complexité d’une société esclavagiste qui n’oppose pas deux groupes unis et homogènes mais des hommes et des femmes qu’une même « Habitation » dans un cadre insulaire commun force à… se rentrer dedans.
Des hommes et des femmes en quête d’une lueur de liberté, d’égalité, de fraternité dans les interstices d’un système pervers qui peut se refermer sur eux comme une trappe… ou un couperet.